Les avantages sur la santé des enfants et des mères On sait depuis plusieurs années déjà que les enfants qui ne reçoivent pas de lait maternel sont plus souvent malades Différentes études ont démontré qu'à court terme, ils ont : + d'infections
respiratoires basses aiguës Ne pas recevoir de lait maternel a d'autres conséquences à moyen et long terme : + d'allergies Enfin, les études les plus récentes ont montré que l'allaitement maternel : . prévient
l'obésité . prévient
les allergies . prévient
les pneumonies . permet
un meilleur développement intellectuel La digestion des laits industriels Le lait industriel est beaucoup plus difficile à digérer que le lait humain. Il est indiscutable qu'il " assomme " le bébé qui doit utiliser une bonne quantité d'énergie pour y parvenir (énergie qu'il utilise à d'autres choses quand il est allaité). C'est pourquoi les enfants allaités dorment moins. Par ailleurs le lait contient des endorphines (produits morphiniques naturels qui ont un effet antalgique et calmant). Dans le lait maternel ce sont des endorphines humaines, à dose adaptée au bébé humain. Dans le lait industriel ce sont des endorphines bovines, à dose adaptée au petit veau. Mais aussi, des études ont montré que les enfants nourris au biberon avalaient en moyenne 25% de lait en plus que les bébés allaités. Comme le lait industriel est en outre plus concentré que le lait maternel, les enfants nourris avec ces laits sont chroniquement suralimentés, ce qui impose un lourd travail à leur foie et à leurs reins qui sont hypertrophiés (appelée hypertrophie " normale " du nourrisson). Il semble que la croissance des enfants allaités soit similaire à celle des enfants nourris au biberon les 3 premiers mois environ, ensuite elle est plus basse, surtout entre 6 et 12 mois. L'OMS est en train de réaliser une grande étude mondiale sur des bébés de divers pays, allaités selon ses recommandations, afin de mettre en place de nouvelles courbes de croissance, mieux adaptées. En fait, les courbes actuelles ne sont même plus adaptées aux bébés nourris aux laits industriels modernes. De nombreux travaux prouvent aussi que l'allaitement est source d'avantages pour la santé des mères : . L'involution
utérine est favorisée . Réduction
du risque d'anémie maternelle . Rémission
des symptômes des maladies chroniques . Réduction
de l'incidence de l'ostéoporose et du risque de fracture de la
hanche . Effets
protecteurs contre les cancers du sein . Effet
protecteur contre les cancers de l'ovaire . Protection
contre une nouvelle grossesse Les règles d'or de l'allaitement maternel Toute mère est capable d'allaiter La réussite de la lactation dépend essentiellement de deux facteurs : la qualité de la succion effectuée par la bouche du bébé sur l'aréole du sein, et le climat émotionnel dans lequel la mère vit ce moment de stimulation. Le sein, lui, pour sa part, est toujours prêt et fonctionne toujours. Dans les sociétés traditionnelles, même les femmes qui vivent dans des conditions d'hygiène défectueuses, qui sont mal nourries et souvent malades, qui accomplissent des tâches physiques exténuantes et chez qui on note le plus grand nombre d'enfants ayant un petit poids à la naissance, ont presque toujours du lait. Ainsi lors d'un travail collectif de l'OMS sur l'allaitement au sein, on a trouvé que sur un total de 3 898 mères Nigériennes et Zaïroises, aucune n'était incapable de sécréter du lait. L'insuffisance de la lactation semble être un phénomène réservé aux pays industrialisés et aux groupes sociaux économiques favorisés des zones urbaines des pays en développement. Il existe un petit nombre de causes purement physiologiques, mais elles représentent seulement 1 à 5 % des cas présentés comme " n'ayant pas de lait " ou " pas assez de lait ". Le volume des seins, quant à lui, est uniquement lié à la quantité de tissu graisseux et ne laisse en rien présager de la capacité à avoir du lait. En effet,
la glande mammaire est une glande exocrine, sans réserve ni citerne,
obéissant simplement à la loi de l'offre et de la demande
: plus bébé tète, plus il y aura de lait, moins bébé
tète, moins il y aura de lait. Il n'y a pas de seins qui fabriquent
peu ou pas de lait, il n'y a que des allaitements mal démarrés
et/ou mal conduits, par méconnaissance des phénomènes
de la lactation qui demandent le respect d'un certain nombre de règles
d'or permettant la réussite de la mise en route de l'allaitement. Principe de base L'allaitement obéit à la loi de l'offre et de la demande. Plus le bébé tète, plus la sécrétion de lait augmente, moins il tète, plus elle baisse. Tous les conseils pertinents découlent de ce principe, à savoir : Mise au sein précoce Allaiter le plus tôt possible en salle de naissance, lorsque l'on peut, pour stimuler les processus hormonaux de la mise en route de la lactation Horaires flexibles Allaiter à la demande, en oubliant sa montre, dès que l'enfant manifeste sa faim : ne pas se plier au conseil erroné qui consiste à imposer un temps minimum entre chaque tétée Adaptation au rythme du bébé Ne pas minuter les tétées, chaque bébé tète à son rythme, certains ont rapides, d'autres plus lents. Laisser le bébé vider le premier sein avant de lui proposer le second (qu'il peut refuser). Des tétées ajustées Ne pas douter
de son lait : les femmes ont suffisamment de lait si elles mettent l'enfant
assez souvent au sein. Pas de biberons de complément Ne pas introduire de biberon de complément sous prétexte que l'on manque de lait. C'est le meilleur moyen de saboter son allaitement : le lait artificiel se digère plus lentement, le bébé réclame donc moins souvent. Les seins, moins stimulés, sécrètent moins de lait, le bébé n'a donc rapidement plus son compte, on augmente le nombre de biberons de complément, etc La bonne position de l'enfant Savoir bien positionner le bébé au sein est la seule solution valable pour éviter les crevasses : son estomac doit être plaqué contre celui de sa mère, il ne doit pas tourner le cou pour attraper le mamelon. Il doit ouvrir grand sa bouche pour prendre le mamelon et l'aréole le plus loin possible. Une information de qualité En cas de problème, s'adresser à une personne réellement formée à l'allaitement maternel ou appeler une association de soutien à l'allaitement, telle La Leche League. Alors Une fois surmontées les difficultés des premières semaines, grâce au respect de ces différentes règles d'or, tout va beaucoup mieux, chaque mère se sent devenir une experte, et prend tout à fait confiance en elle. La sécrétion lactée devient alors un phénomène quasiment mécanique. C'est bébé qui réellement " fabrique " son lait, sa demande rythmée réglant le volume excrété à chaque tétée. Les seins retournent à leur volume antérieur à la grossesse car l'engorgement (ou trop-plein) de lait cesse. L'enfant
et la mère entrent alors dans le " jardin des délices
" qui peut durer aussi longtemps qu'ils le souhaitent, permettant
la construction d'un lien charnel et sensuel unique entre une mère
et son enfant, favorisant ainsi la création du lien psychologique
qui les unit. Si de nombreux bébés sont allaités dans le monde et généralement pour de longues durées, les allaitements exclusifs sont souvent rares : on estime que seulement 35 % des bébés de moins de 4 mois ne reçoivent que du lait maternel. Ainsi, en Asie Centrale, où 70% des bébés de 12 mois sont encore allaités, plus de la moitié des bébés ont reçu avant l'âge de 3 mois d'autres aliments. En Uzbekistan, en 1996, si 96,7% des bébés de 3 mois sont allaités, seuls 4% de ces bébés ne reçoivent que le lait de leur mère. L'Asie du
Sud-Est est la région du monde où les allaitements exclusifs
sont les plus fréquents, avec 1 bébé sur 2 exclusivement
allaité entre 0 et 4 mois. C'est également la région
du monde où les enfants sont allaités le plus longtemps
puisque la durée médiane* d'allaitement y est de 25 mois. En Afrique, malgré une durée médiane de 21 mois -soit 1 bébé africain sur 2 encore allaité à cet âge-, on considère que seulement 1 bébé sur 4 de moins de 4 mois est allaité exclusivement, selon les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé. En Algérie, pratiquement tous le nouveau-nés sont allaités, 50% sont allaités à 1 an et 25% des enfants de 20 à 30 mois tètent encore. Mais dans 50% des cas, le biberon est utilisé. Dans les
Amériques, le taux d'allaitement exclusif jusqu'à 4 mois
est de 34 %. La durée médiane d'allaitement est de 10 mois. De nombreux pays européens affichent des taux d'allaitement à la naissance égaux ou supérieurs à 90% : le Danemark, la Suède, la Norvège, la Suisse, la Roumanie, la Turquie et la Pologne. En Grande-Bretagne, 69% des bébés sont allaités, 56% sont allaités à 1 semaine, 25% à 4 mois. En Allemagne, 85% des mères débutent un allaitement (mixte pour les 2/3), 30% des mères arrêtent après 1 mois. Elles sont 95% à souhaiter allaiter. L'Irlande est lanterne rouge, juste derrière la France, avec un taux d'allaitement à la naissance de 34% en 1997. Les pays nordiques : des exemples à suivre Depuis la
fin de la guerre mondiale, les taux d'allaitement maternel en Suède,
comme en Norvège ont décrits une courbe en " U "
spectaculaire, avec un minimum vers 1972-1973, où, en Suède,
seuls 30% des bébés étaient exclusivement allaités
à 2 mois. Le taux
d'allaitement à la naissance progresse chaque année, lentement
mais régulièrement : 45,6 % en 95 - 46,4 % en 96 - 48,8
% en 97 - 50 % en 99 - 52,3 % en 2000 Un sondage mené par l'Institut des Mamans en 2002 révèle la réalité française de l'allaitement Parmi les
mamans qui ont allaité : Donc, parmi
les bébés allaités à la naissance : Rapporté
à l'ensemble des bébés nés en 2001, cela donne
: Enfin, d'après
les mamans, près de 89 % des papas seraient favorables ou très
favorables à l'allaitement Les deux
causes principales de l'arrêt de l'allaitement sont le manque de
lait pour 32,3 % et la reprise du travail pour 23,2 % Les initiatives internationales Les nouvelles recommandations sur la durée de l'allaitement exclusif 54ième Assemblée Mondiale de la Santé Une commission scientifique de l'OMS a passé en revue la littérature portant sur la durée optimale d'allaitement exclusif (plus de 3000 références), en matière de croissance infantile, de morbidité, de statut pour le fer, de prévalence des pathologies atopiques, et du développement neurologique de l'enfant ; la perte de poids chez la mère et la durée de l'aménorrhée lactationnelle ont aussi été prises en compte. Cette commission a conclu que l'allaitement exclusif pendant 6 mois (au lieu de " 4 à 6 mois " dans les précédentes recommandations) présente divers avantages pour l'enfant et la mère. En pratique, les experts consultés recommandaient donc la poursuite de l'allaitement exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois, l'allaitement étant poursuivi par la suite, parallèlement à l'introduction d'autres aliments de bonne valeur nutritionnelle. Les mères
qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas allaiter exclusivement jusqu'à
6 mois seront conseillées afin que leur enfant reçoive une
alimentation aussi bonne que possible
Les fabricants d'aliments pour nourrissons ont immédiatement réagi en demandant que des modifications et aménagements soient apportées à ces recommandations. En dépit
de cette opposition, et grâce au soutien et à la réflexion
des organisations de promotion de l'allaitement, les nouvelles recommandations
de l'OMS ont été votées le 16 mai 2001 par l'Assemblée
Mondiale de la Santé. Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel A été adopté en 1981, lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé, par 118 pays Ce Code est un compromis, résultant de négociations entre Responsables de santé, Fabricants et Consommateurs. Il propose une réglementation minimum que chaque législateur national peut renforcer s'il le souhaite. Ce Code est un code de commercialisation, et non un code de bonne conduite. Ce n'est pas une promesse de limiter la promotion, mais une série de règles précises qui stipulent les conditions de vente et d'activités commerciales. Ce Code s'applique à tous les substituts du lait maternel, et non pas uniquement aux préparations pour nourrissons, comme le voulaient les fabricants. Pendant la période d'allaitement exclusif (4 à 6 mois), tout aliment ou boisson est concerné par le Code, et après 4 à 6 mois, seuls le sont les aliments utilisés pour remplacer le lait maternel, soit en France, les préparations de suite. Le Code s'étend également aux biberons et tétines. Le Code
n'est pas une fin en soi, c'est un instrument pour la protection de l'allaitement
maternel. Ce que le
Code (et les résolutions ultérieures) INTERDISENT Un nourrisson
meurt inutilement toutes les 30 secondes. " 1 million et demi de vies pourraient être sauvées chaque année en contrant le déclin de l'allaitement maternel " selon l'Unicef. Vaste marché
que celui de l'alimentation infantile
Un Code régulièrement violé : Cracking
the Code, est le rapport d'une étude, conduite par l'IGBM, Groupe
Inter-agences pour la surveillance de l'Allaitement Maternel, d'août
à octobre 1996 en Afrique du Sud, au Bangladesh, en Pologne et
en Thaïlande. Une autre
étude a été menée en 2003 au Togo et au Burkina
Faso. En conclusion,
on peut dire que le Code n'est pas respecté, les violations étant
similaires dans ces 2 pays. Il est évident que les fabricants de
lait industriel utilisent le système de santé pour promouvoir
ses produits, et pour obtenir que les mères obtiennent des échantillons
gratuits. Les violations sur les mentions qui doivent apparaître
sur les emballages des substituts du lait maternel sont fréquentes
et atteignent directement les mères. La France et le Code : La France
a transcrit la Directive Européenne de mai 1992 par : Mais la
France ignore certaines parties du Code Autre élément
: les relations entre professionnels de santé et industrie alimentaire
infantile ne sont pas traitées, contrairement aux articles 6 et
7 du Code et à la résolution WHA49.15. Or, en France, de
nombreuses manifestations (congrès, publications médicales,
recherches) sont soutenues par cette industrie. A été élaborée et adoptée par 32 pays participants à la réunion OMS / Unicef sur : " L'allaitement maternel dans les années 90 : une initiative mondiale " Cette
déclaration fixait pour objectif que chaque gouvernement ait, d'ici
1995: La France n'a fait ni l'un, ni l'autre, à ce jour. " Fait en sorte que chaque établissement assurant les prestations de maternité respecte pleinement les Dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel énoncées dans la déclaration conjointe de l'OMS et de l'Unicef, intitulée " Protection, encouragement et soutien de l'allaitement maternel : le rôle spécial des services liés à la maternité " " A ce jour, seulement deux établissement français ont obtenu, en 2000 et 2002, le label " Hôpital, ami des bébés " mis en place par l'Unicef en 1992, décerné aux maternités qui observent les " Dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel ". " Pris des mesures pour mettre en uvre intégralement les principes et l'objectif de tous les articles du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, et les résolutions pertinentes adoptées ultérieurement par l'Assemblée mondiale de la santé. " La France a finalement fait paraître le 30 juillet 1998 un décret, introduisant ainsi enfin dans la loi française, 17 ans après sa ratification au niveau international, l'interdiction de toute publicité et promotion des laits 1ier âge, ainsi que le don d'échantillons. " Promulgué des lois novatrices protégeant le droit des femmes qui travaillent, d'allaiter leur enfant et adopté des mesures pour assurer leur application. " Aucune loi favorisant l'allaitement maternel au travail n'a été promulguée, ni même déposée. L'IHAB ou Initiative Hôpital Ami des Bébés A été mise en place par l'OMS et l'Unicef en 1991 lors d'une réunion de l'Association Internationale de Pédiatrie, à Ankara Après avoir constaté que le contact entre les mères et les agents de santé, au cours de la grossesse et durant les premiers jours du post-partum, entraînait une baisse du nombre des bébés allaités au sein, l'OMS et l'Unicef se sont adressées au personnel des maternités dans une " Déclaration conjointe " en 1989, donnant ainsi des repères qui permettent d'assurer un environnement favorable aux mères allaitant leur bébé Pour encourager les services de maternité du monde entier à mettre en application les 10 conditions énoncées dans la " Déclaration conjointe ", l'OMS et l'Unicef lancèrent 2 ans plus tard l'Initiative " Hôpital, Ami des Bébés " Pour obtenir ce label, les maternités doivent d'abord procéder à leur auto-évaluation d'après des dossiers fournis, puis programmer une formation complémentaire si nécessaire, et enfin, se faire évaluer par des experts désignés par l'Autorité Nationale pour l'Initiative (inexistante en France) Les maternités
qui suivent les 10 recommandations et qui s'engagent à ne pas distribuer
d'échantillons ni de stocks gratuits ou à bas prix de substituts
du lait maternel, reçoivent le label " Hôpital Ami des
Bébés ", concrétisé par une plaque apposée
à la porte d'entrée de l'établissement. Les 10 conditions
pour le succès de l'allaitement maternel :
1 - Adopter
une politique d'allaitement maternel formulée par écrit Les chiffres en mars 99 Pays Nombre
Evolution Dans le Monde : 15 000
Hôpitaux Amis des Bébés Dans les pays industrialisés : Le nombre
d'HAB a augmenté de 20 % En France La France
n'a désigné qu'en décembre 2000 son 1ier Hôpital
Ami des Bébés à Lons-le-Saunier dans le Jura. La
Convention relative aux droits de l'enfant L'article
24 stipule : Février 2003 : un pas de géant a été franchi en France avec la publication par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé des premières " Recommandations sur l'allaitement maternel, mise en uvre et poursuite au cours des six premiers mois de vie de l'enfant " L'ANAES est l'organisme public chargé notamment d'établir " l'état des connaissances en matière de stratégies diagnostiques et thérapeutiques en médecine, et de contribuer à l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins à l'hôpital et en médecine libérale ". Pour ce faire, elle s'appuie sur " l'analyse rigoureuse de la littérature scientifique et sur l'avis des professionnels de santé ". Ces recommandations
incitent entre autres les maternités à changer leurs pratiques
en se fondant sur tout ou parie des " 10 conditions " OMS/Unicef
dans le cadre de l'Initiative Hôpitaux Amis des Bébés. " L'allaitement maternel exclusif est le mode d'alimentation le plus approprié pour le nourrisson jusqu'à six mois. Il lui assure une croissance et un développement optimaux. " " L'allaitement exclusif protège le nouveau-né des infections gastro-intestinales et des infections ORL et respiratoires. L'effet protecteur de l'allaitement maternel dépend de sa durée et de son exclusivité. " " La poursuite de l'allaitement exclusif pendant 6 mois par rapport à une durée de 3 à 4 mois permet un développement optimal des nourrissons et doit donc être encouragée. " " Les raisons médicales qui contre-indiquent l'allaitement maternel sont exceptionnelles. " " Le passage lacté de la nicotine étant prouvé, il faut encourager les mères à arrêter de fumer. Mais de toute façon, l'allaitement reste le meilleur choix. " " Les soins essentiels au nouveau-né seront effectués après une période de contact prolongée et ininterrompue ( ) Après la naissance, la première tétée est favorisée par ce contact intime. " " La proximité de la mère et de l'enfant 24 heures sur 24 favorise l'allaitement à la demande, facilite l'allaitement la nuit et limite le risque de recours à un substitut de lait." " Il n'y a aucun avantage démontré à réduire le nombre et la durée des tétées, ni à fixer un intervalle minimum entre deux tétées. " " Seul l'allaitement à la demande permet au nourrisson de réguler ses besoins nutritionnels. La plupart des nourrissons allaités ont besoin de téter fréquemment, y compris la nuit (souvent davantage que les 6 à 7 tétées préconisées habituellement). " " L'incapacité anatomique ou physiologique à produire suffisamment de lait est très rare. (...) Le plus souvent, l'insuffisance de lait est la conséquence d'une conduite inappropriée de l'allaitement. " " Il n'y a pas lieu de donner des compléments (eau, eau sucrée, substitut de lait) à un nouveau-né allaité exclusivement. L'introduction de compléments perturbe le bon déroulement de l'allaitement maternel et entraîne un sevrage plus précoce. " " Toute forme de soutien proposé à la sortie de la maternité diminue le risque d'arrêt de l'allaitement exclusif avant 6 mois. " " Les effets bénéfiques de l'allaitement maternel sont largement supérieurs aux éventuels effets des dioxines qui passent dans le lait maternel. " " De nombreux médicaments peuvent être administrés sans risque à une femme qui allaite. " " L'introduction de compléments entre 4 et 6 mois en plus de la poursuite de l'allaitement conduit à un excès de risque significatif de gastro-entérite et doit donc être déconseillée car n'apportant aucun bénéfice pour la croissance et le développement de l'enfant. " " La reprise du travail, des activités ou du sport ne doit pas être un obstacle à la poursuite de l'allaitement. Cette possibilité de concilier reprise d'activités et allaitement doit être envisagée avec chaque mère. " " L'action des mères ayant allaité avec succès, formées à la conduite de l'allaitement et supervisées, renforce la décision des femmes qui ont décidé d'allaiter et les aide à réaliser effectivement cet allaitement. " " La plupart des difficultés de l'allaitement maternel peuvent être prévenues et ne doivent pas entraîner systématiquement l'arrêt de l'allaitement. " " La prévention de l'engorgement repose sur des tétées précoces, sans restriction de leur fréquence et de leur durée. " " La méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (MAMA) est une méthode naturelle de contraception pendant les six premiers mois ou au moins jusqu'au retour de couches. Elle suppose un allaitement exclusif à la demande jour et nuit et la persistance d'une aménorrhée (absence de règles). Dans ces conditions le taux de grossesse observé est inférieur à 2 %. " Deux mode d'alimentation très différents Constitue
l'apport énergétique et nutritif parfait du nourrisson Le lait de substitution : Est préparé
à partir de lait de vache, adapté aux besoins spécifiques
de cette espèce, or, le veau est fait pour doubler son poids
de naissance en 2 mois (le bébé en 6 mois), alors que
son cerveau croît 2 fois moins vite que celui de bébé Le lait maternel ne coûte presque rien : Une légère
augmentation de l'alimentation maternelle est à prévoir En revanche, le recours au lait de substitution revient cher aux familles : L'alimentation au lait industriel coûte 5 fois plus cher que l'allaitement Selon leur niveau économique, les parents consacreront entre 1,4 et 14 % de leurs ressources annuelles à l'alimentation au lait industriel, contre 0,3 à 3 % pour l'allaitement Selon une étude menée en 1996, l'achat de lait infantile, de biberons, de tétines, d'eau minérale et de produits de stérilisation coûte environ 650,20 Euros pour la première année A cette
somme, il faut ajouter 1 068 Euros de frais de santé supplémentaires
supportés par les familles Et revient cher aux sociétés : En terme de dépenses de santé ambulatoires (en médecine de ville), chaque tranche de 5% d'allaitement maternel supplémentaire permettrait une économie de 2,67 millions d'Euros par an En diminution des hospitalisations, cela représenterait une économie de 9,90 millions d'Euros par an, au bas mot, 20 % des hospitalisations étant évitées avec l'allaitement maternel L'abaissement de 10 % seulement des diabètes insulino-dépendants représenteraient une économie de 747 000 Euros Un taux d'allaitement de 67% réduirait le coût des affections maternelles post-partum de 1,37 millions d'Euros et éviterait quelques 3 097 cas de cancer du sein qui correspondent à une économie de 25,10 millions d'Euros 85% du coût de l'alimentation au lait infantile étant taxée à 5,5 %, la perte en gain de TVA pour l'Etat est estimée à 9,75 millions d'Euros par rapport à un taux d'allaitement de 33 % à 6 mois, et à 23,47 millions d'Euros par rapport à un taux d'allaitement de 67 % à 6 mois, les femmes qui allaitent ayant plus d'argent à dépenser en biens de consommation généralement taxés à 19,6 % Pour certains pays importateurs de lait infantile (ce qui n'est pas le cas de la France puisque le 2ème industriel du secteur est Français), le coût peut dépasser 50 % du PNB Le lait maternel est écologique car il : Passe
directement du producteur au consommateur En revanche, le recours au lait de substitution contribue à la pollution de l'environnement car : L'industrie laitière, nécessaire à la mise au point des laits infantiles, contribue au gaspillage du sol et des ressources, les fertilisants utilisés pour la culture du fourrage pénétrant les sols et polluant les rivières et les eaux souterraines Les vaches ont besoin d'environ 10 000 m2 de pâturage chacune. Au Mexique, par exemple, un kilo de préparation lactée coûte 12,5 m2 de forêt pluviale Les vaches à l'origine du lait polluent en raison du méthane qu'elles produisent, qui se classe au second rang parmi les gaz qui contribuent à l'effet de serre et au réchauffement de l'atmosphère Le transport en camion du lait vers les usines de transformation puis des boîtes de lait vers les lieux de vente polluent en produisant des gaz à effets de serre La production en usine des laits infantiles génère des dioxines qui se retrouvent ensuite à tous les niveaux de la chaîne alimentaire Les laits infantiles doivent être dilués et gaspillent donc de l'eau qui devient une ressource à protéger Les laits infantiles doivent être chauffés, ce qui gaspille de l'énergie (électricité ou gaz dans les pays riches, bois de chauffage dans les pays en voie de développement, contribuant ainsi à la déforestation) Leur utilisation génère annuellement de nombreux déchets : boîtes en métal, papier, biberons en plastique, tétines en silicone ou caoutchouc. Rien qu'aux Etats-Unis, si tous les nouveau-nés étaient nourris au lait industriel, il faudrait 86 000 tonnes de fer blanc pour faire 550 millions de boîtes de lait, et 1 230 tonnes de papier pour les étiqueter L'élimination des emballages génère à nouveau des dioxines qui se retrouvent à nouveau dans la chaîne alimentaire Faut-il ou ne faut-il pas allaiter, quand le lait maternel est susceptible de contenir des polluants ? En tenant compte de l'ensemble des connaissances disponibles actuellement, plusieurs organisations ont répondu à cette question : L'OMS a entamé une série de réunions conviant les spécialistes en toxicologie à établir des recommandations en matière de consommation fortuite de produits toxiques. En mai 1998 les nouvelles recommandations générales étaient diffusées : l'OMS conseille toujours aux mères d'allaiter leur bébé, dans toutes les situations (sauf exception, mais la présence de polluants industriels dans le lait maternel n'est pas une de ces exceptions). Les deux rapports français de l'AFFSA et de l'InVS soulignent que la valeur du seuil maximal d'exposition aux dioxines énoncée par l'OMS correspond à une exposition chronique, c'est-à-dire à un apport journalier durant la vie entière, d'un adulte pesant 60 kg. Ils reprennent les recommandations de l'OMS en soulignant les effets bénéfiques de l'allaitement maternel. Greenpeace a publié en mai 2001 un rapport Toxic-free future, Time to act ! qui reprend certains de ces résultats, et insiste sur l'intérêt de l'allaitement maternel qui ne doit pas être abandonné. Un rapport publié par WWF fait le point sur les contaminants présents dans le lait maternel. Il indique clairement que le lait maternel reste préférable aux laits industriels, mais insiste également sur l'intérêt pour l'être humain (et tout particulièrement pour les ftus et nourrissons) de limiter l'absorption de ces polluants dont les effets ne sont pas tous connus à long terme (voir leur site internet : http://www.wwf.org.uk). En janvier 2002 l'Alliance Mondiale pour l'Allaitement Maternel (WABA) a lancé un appel à soutien conjoint avec le Réseau International pour l'Elimination des Polluants Organiques Persistants (IPEN) pour sensibiliser le public et les organismes chargées de santé publique sur cette question, et assurer une nouvelle fois que les bénéfices certains de l'allaitement maternel dépassaient largement les effets néfastes possibles d'une ingestion précoce de polluants. Ils appellent également pouvoirs publics et industries concernées à mettre en uvre toutes les actions possibles pour diminuer l'émission puis l'ingestion par les humains des Polluants Organiques Persistants. Pourtant,
la présence de dioxine dans le lait maternel fait périodiquement
la une des médias. La balance entre informations inquiétantes concernant la consommation des substituts d'un côté, et d'autres concernant la consommation de lait maternel pollué d'un autre côté, penche donc en défaveur de l'allaitement maternel. Une explication pourrait être le soutien financier de nombreux médias par l'industrie alimentaire infantile, par l'intermédiaire des publicités publiées. En conclusion : · Notre environnement est pollué par les sous-produits de l'industrie parfois toxiques. Nous devons rester vigilants pour préserver notre milieu de vie de ces toxiques. · L'allaitement maternel est un élément déterminant pour la croissance et le développement optimal des enfants. Cet aliment vivant doit être préserver à tout prix, entre autres en éliminant au maximum les polluants qui peuvent le contaminer, mais également par une politique de soutien active auprès des mères. · Les rapports alarmistes des organisations de protection de l'environnement sont parfois repris sans discernement par les médias français. Pourtant toutes ces organisations aujourd'hui reconnaissent que le lait maternel reste l'aliment de choix pour le jeune enfant : malheureusement, les médias oublient trop souvent cette conclusion, et ne retiennent que les éléments sensationnels de ces rapports. De plus en plus Les femmes
ont une activité professionnelle et veulent la conserver Or, nous savons maintenant que : La grossesse,
l'accouchement, mais aussi l'allaitement font partie intégrante
de la vie des femmes En conséquence, les revendications de L'Alliance Mondiale de l'Allaitement Maternel (WABA) sont : De porter
à 6 mois la durée totale du congé maternité
au lieu de 16 semaines actuellement |