Les avantages sur la santé

Santé des enfants à court terme

Santé des enfants à moyen et long terme

Santé des enfants : les études récentes

Digestion des laits industriels

Santé des mères

Les règles d'or de l'allaitement maternel

Les données chiffrées

Monde

Europe

France

Les initiatives internationales

Les nouvelles recommandations sur la durée de l'allaitement exclusif

Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel

La déclaration d'Innocenti

L'IHAB ou Initiative Hôpital Ami des Bébés

La Convention relative aux droits de l'enfant

Les premières " Recommandations sur l'allaitement maternel " de l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé


Deux modes d'alimentation très différents

Généralités

Coût

Aspect écologique

Faut-il ou ne faut-il pas allaiter, quand le lait maternel est susceptible de contenir des polluants ?

Allaiter et travailler

Les avantages sur la santé des enfants et des mères

On sait depuis plusieurs années déjà que les enfants qui ne reçoivent pas de lait maternel sont plus souvent malades

Différentes études ont démontré qu'à court terme, ils ont :

+ d'infections respiratoires basses aiguës
comme les pneumonies et bronchiolites, selon une étude menée sur très large population d'enfants américains.
Au Brésil, le risque de mourir d'une infection des voies respiratoires est 376 fois plus élevé chez les enfants non allaités.

+ d'infections intestinales
14 fois plus d'enfants meurent de diarrhées au Brésil, comme dans d'autres pays en voie de développement, lorsqu'ils ne sont pas allaités.
Dans les pays développés, ils sont 3 fois plus à souffrir de maladies diarrhéiques et 5 fois plus de gastro-entérite sévère à rotavirus, le lait maternel apportant une protection active contre les bactéries pathogènes E.Coli, principales responsables des infections intestinales. Ralentissement de l'évolution de la maladie coeliaque, une affection du système digestif. Le risque d'entérocolite nécrosante, responsable d'un taux de mortalité de 20 à 40 % chez les enfants d'âge gestationnel de plus de 30 semaines est 20 fois supérieur chez les enfants alimentés artificiellement que chez les enfants allaités.

+ de méningites néonatales
Le lait maternel présente une protection active contre les bactéries pathogènes E.Coli, principales responsables des méningites néonatales.

+ d'otites
Selon deux études américaines, l'allaitement exclusif réduit par deux le risque d'otite, les enfants recevant une alimentation mixte sein et biberon avaient eux un taux d'otite supérieur de 40%.

+ de cystites
De la naissance à 6 mois, les enfants non allaités ont 5 fois plus de risque de contracter cette infection.

+ d'épisodes de reflux gastro-oesophagien (RGO)
Les enfants allaités en font moins, sont moins nombreux à en faire au moins un, et la durée moyenne de ces épisodes de reflux est plus basse que chez les enfants non allaités.

3 fois + de risque de mort subite du nourrisson

10 fois + de risque d'être hospitalisé pour une quelconque infection bactérienne sévère

un développement intellectuel - optimal
En effet, les enfants allaités semblent développer des capacités intellectuelles plus importantes. Selon différentes études, ils obtiennent de meilleurs scores aux tests cognitifs à 1 an, 18 mois, 2 ans et 5 ans, la différence étant particulièrement significative chez les enfants nés prématurément, que ce soit à 18 mois, ou à 7/8 ans. Une étude Néo-Zélandaise portant sur 1265 enfants de la naissance à 18 ans a montré que les enfants non-allaités avaient de moins bons résultats cognitifs à différents âges, le désavantage du non-allaitement restant mesurable pendant l'adolescence jusqu'à l'âge adulte.

un développement moteur - optimal
L'allaitement procure au bébé des moments fréquents de contact peau à peau avec sa mère, ce qui est à tous les égards bénéfique pour son développement neuro-végétatif. Une étude Ecossaise a ainsi démontré un meilleur développement moteur à 18 mois.

une - bonne acuité visuelle à 4 et 36 mois.

une - bonne réponse immunitaire aux vaccins couramment utilisés.

Ne pas recevoir de lait maternel a d'autres conséquences à moyen et long terme :

+ d'allergies
En effet, l'allaitement maternel a un effet protecteur à moyen et long terme contre toutes les manifestations allergiques dont l'asthme et les allergies alimentaires : selon une étude finlandaise, menée sur 200 enfants pendant plus de 17 ans, un allaitement d'un mois offre une protection significative contre l'allergie alimentaire à 3 ans et l'allergie respiratoire à 17 ans, alors qu'un allaitement d'au-moins six mois est nécessaire pour prévenir l'apparition de l'eczéma pendant les trois premières années.

+ de risque de cancer
L'allaitement maternel diminue par 8 le taux d'apparition d'un lymphome avant l'âge de 15 ans, par la production d'une molécule antitumorale, une protéine qui induit l'apoptose (ou mort cellulaire programmée) de certaines cellules.

+ de traitements orthodontiques coûteux
En effet, téter le sein entraîne un meilleur développement des muscles faciaux et des mâchoires, des dents et de l'élocution que la prise du biberon. D'où un meilleur alignement des dents directement lié à une plus longue durée d'allaitement.

+ de risque de développer un diabète insulino-dépendant.
L'allaitement exclusif au sein pendant 2 mois réduit par 2 le risque de développer un tel diabète, en évitant le contact, trop tôt dans la vie, avec les protéines du lait de vache.

+ de risques de futurs troubles du comportement alimentaire
En tétant le sein de sa mère à volonté, bébé prend exactement la quantité dont il a besoin au moment où il en a besoin, n'obéissant qu'à sa capacité naturelle de réguler sa consommation d'aliments, en quantité comme en qualité. Or cette capacité innée est mise à mal par l'alimentation au biberon où les quantités sont calculées et les horaires fixés, par l'adulte qui veut conserver un pouvoir de contrôle et pousse parfois à la consommation pour se rassurer.

Enfin, les études les plus récentes ont montré que l'allaitement maternel :

. prévient l'obésité
Une vaste étude menée en Allemagne auprès de 134 577 enfants âgés de 5 à 6 ans vient de mettre en lumière une relation inverse entre la durée de l'allaitement maternel et la prévalence de l'obésité.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : L'obésité affecte 4,5% des enfants qui n'ont jamais été nourris au sein, alors qu'elle affecte 0,8% des enfants nourris au sein durant plus d'un an.
L'effet de dose est facilement observable car le taux d'obésité est de
4,5 % des enfants jamais nourris au sein
3,8 % des enfants nourris au sein 2 mois
2,3 % - - - - - 3 à 5 mois
1,7 % - - - - - 6 à 12 mois
0,8 % - - - - - plus de 12 mois
Or le nombre des enfants obèses à doublé au cours des 10 dernières années.
Un rapport d'expertise de l'Inserm montre qu'en France, 12% des 5-12 ans sont obèses. Ce même rapport souligne la trop grande richesse en protéines des laits pour nourrissons, dont " les apports en protéine sont le double des apports recommandés, chez 75% des nourrissons ".

. prévient les allergies
Le lait de vache est, après l'arachide et l'œuf, l'allergène alimentaire le plus répandu. Les cas d'allergies alimentaires ont doublé en 5 ans. Une nouvelle étude, australienne cette fois, à montré que les bébés allaités au moins quatre mois exclusivement souffraient moins d'allergie et en particulier d'asthme que les bébés non-allaités.
Cette étude corrobore et complète une autre étude finlandaise, menée en 95, qui avait démontré que l'allaitement pouvait avoir un impact à long terme sur la prévalence de l'atopie (allergie) d'ordre cutanée, alimentaire ou respiratoire, susceptible d'être encore plus important que celui des facteurs héréditaires, avec des taux d'enfants souffrant d'une maladie allergique à 17 ans de 8% des enfants allaités plus de 6 mois, de 23% des enfants allaités 1 à 6 mois et de 54% des enfants allaités moins d'un mois, ou pas du tout.

. prévient les pneumonies
La pneumonie est la principale cause de mortalité des enfants de moins de 5 ans dans le monde.
Une étude au Brésil à montré que les enfants de 0 à 1 an non allaités avaient 17 fois plus de risques d'être hospitalisés pour une pneumonie que les enfants exclusivement allaités. Ce risque est d'autant plus important que les enfants sont jeunes (61 fois plus pour les nourrissons de moins de 3 mois).
Les enfants recevant un allaitement mixte (lait maternel + lait industriel) courraient eux, 4 fois plus de risques d'être hospitalisés.

. permet un meilleur développement intellectuel
Une étude australienne menée sur le développement de près de 3.880 enfants sur une période de 21 ans fait état de la supériorité de l'allaitement au sein.
L'équipe médicale de l'université de Brisbane a établi que les enfants nourris au sein présentent un développement intellectuel supérieur à ceux qui ont été nourris au biberon. Cette étude, publiée aux Etats Unis dans le Journal of Paediatrics and Child Health est le résultat d'un travail commencé en 1981 au début de la grossesse des mamans des enfants étudiés. Les mères dont 80% ont nourri leurs enfants au sein ont été interrogées une fois que leur enfant avait six mois. Cinq années plus tard les enfants ont été soumis à des tests portant sur le développement de la parole et sur l'intelligence.
Le professeur de sociobiologie Jake Najman, responsable de la recherche, explique que les résultats ont été modulés en fonction des facteurs biologiques et psychosociaux tels que la situation de famille, les conditions économiques, le niveau d'instruction de la mère etc. "Quels qu'aient été les facteurs pris en compte, à conditions égales, les différences de quotient intellectuel entre les enfants nourris au sein et les autres demeurent", a-t-il affirmé.

La digestion des laits industriels

Le lait industriel est beaucoup plus difficile à digérer que le lait humain. Il est indiscutable qu'il " assomme " le bébé qui doit utiliser une bonne quantité d'énergie pour y parvenir (énergie qu'il utilise à d'autres choses quand il est allaité). C'est pourquoi les enfants allaités dorment moins.

Par ailleurs le lait contient des endorphines (produits morphiniques naturels qui ont un effet antalgique et calmant). Dans le lait maternel ce sont des endorphines humaines, à dose adaptée au bébé humain. Dans le lait industriel ce sont des endorphines bovines, à dose adaptée au petit veau.

Mais aussi, des études ont montré que les enfants nourris au biberon avalaient en moyenne 25% de lait en plus que les bébés allaités. Comme le lait industriel est en outre plus concentré que le lait maternel, les enfants nourris avec ces laits sont chroniquement suralimentés, ce qui impose un lourd travail à leur foie et à leurs reins qui sont hypertrophiés (appelée hypertrophie " normale " du nourrisson).

Il semble que la croissance des enfants allaités soit similaire à celle des enfants nourris au biberon les 3 premiers mois environ, ensuite elle est plus basse, surtout entre 6 et 12 mois.

L'OMS est en train de réaliser une grande étude mondiale sur des bébés de divers pays, allaités selon ses recommandations, afin de mettre en place de nouvelles courbes de croissance, mieux adaptées. En fait, les courbes actuelles ne sont même plus adaptées aux bébés nourris aux laits industriels modernes.

De nombreux travaux prouvent aussi que l'allaitement est source d'avantages pour la santé des mères :

. L'involution utérine est favorisée
ce qui diminue le risque de saignements après l'accouchement, qui est la principale cause de mortalité maternelle en France.

. Réduction du risque d'anémie maternelle
grâce à une aménorrhée (absence de règles) plus longue.

. Rémission des symptômes des maladies chroniques
comme le diabète, la sclérose en plaques ou l'endométriose.

. Réduction de l'incidence de l'ostéoporose et du risque de fracture de la hanche
L'ostéoporose est une pathologie très coûteuse pour les sociétés. Grâce à l'amélioration de la minéralisation osseuse, et donc de la densité osseuse, obtenue par l'allaitement, le risque de fracture de la hanche est diminué par 2, à l'âge de 65 ans.

. Effets protecteurs contre les cancers du sein
une durée d'allaitement d'au moins trois mois réduit de 50 % le risque de cancer du sein durant la pré-ménopause. Une autre étude constate une réduction du risque de 25 % en cas d'allaitement long.

. Effet protecteur contre les cancers de l'ovaire
Chaque allaitement exclusif de deux mois réduit de 25 % le risque de survenue du cancer épithélial de l'ovaire.

. Protection contre une nouvelle grossesse
à 98 % pendant les six premiers mois si l'allaitement est exclusif et que l'aménorrhée persiste au 56è jour suivant l'accouchement. C'est la Méthode de l'Allaitement Maternel et de l'Aménorrhée, ou MAMA qui permet un meilleur espacement des naissances, très utile dans les pays où les femmes ne bénéficient pas d'autres moyens contraceptifs.

Les règles d'or de l'allaitement maternel

Toute mère est capable d'allaiter

La réussite de la lactation dépend essentiellement de deux facteurs : la qualité de la succion effectuée par la bouche du bébé sur l'aréole du sein, et le climat émotionnel dans lequel la mère vit ce moment de stimulation.

Le sein, lui, pour sa part, est toujours prêt et fonctionne toujours. Dans les sociétés traditionnelles, même les femmes qui vivent dans des conditions d'hygiène défectueuses, qui sont mal nourries et souvent malades, qui accomplissent des tâches physiques exténuantes et chez qui on note le plus grand nombre d'enfants ayant un petit poids à la naissance, ont presque toujours du lait. Ainsi lors d'un travail collectif de l'OMS sur l'allaitement au sein, on a trouvé que sur un total de 3 898 mères Nigériennes et Zaïroises, aucune n'était incapable de sécréter du lait.

L'insuffisance de la lactation semble être un phénomène réservé aux pays industrialisés et aux groupes sociaux économiques favorisés des zones urbaines des pays en développement. Il existe un petit nombre de causes purement physiologiques, mais elles représentent seulement 1 à 5 % des cas présentés comme " n'ayant pas de lait " ou " pas assez de lait ".

Le volume des seins, quant à lui, est uniquement lié à la quantité de tissu graisseux et ne laisse en rien présager de la capacité à avoir du lait.

En effet, la glande mammaire est une glande exocrine, sans réserve ni citerne, obéissant simplement à la loi de l'offre et de la demande : plus bébé tète, plus il y aura de lait, moins bébé tète, moins il y aura de lait. Il n'y a pas de seins qui fabriquent peu ou pas de lait, il n'y a que des allaitements mal démarrés et/ou mal conduits, par méconnaissance des phénomènes de la lactation qui demandent le respect d'un certain nombre de règles d'or permettant la réussite de la mise en route de l'allaitement.

Principe de base

L'allaitement obéit à la loi de l'offre et de la demande. Plus le bébé tète, plus la sécrétion de lait augmente, moins il tète, plus elle baisse. Tous les conseils pertinents découlent de ce principe, à savoir :

Mise au sein précoce

Allaiter le plus tôt possible en salle de naissance, lorsque l'on peut, pour stimuler les processus hormonaux de la mise en route de la lactation

Horaires flexibles

Allaiter à la demande, en oubliant sa montre, dès que l'enfant manifeste sa faim : ne pas se plier au conseil erroné qui consiste à imposer un temps minimum entre chaque tétée

Adaptation au rythme du bébé

Ne pas minuter les tétées, chaque bébé tète à son rythme, certains ont rapides, d'autres plus lents. Laisser le bébé vider le premier sein avant de lui proposer le second (qu'il peut refuser).

Des tétées ajustées

Ne pas douter de son lait : les femmes ont suffisamment de lait si elles mettent l'enfant assez souvent au sein.
En revanche, les bébés ont des phases pendant lesquelles ils réclament plus - vers trois semaines, puis vers six semaines. Le fait de faire téter plus souvent permet de réajuster " l'offre à la demande ".

Pas de biberons de complément

Ne pas introduire de biberon de complément sous prétexte que l'on manque de lait. C'est le meilleur moyen de saboter son allaitement : le lait artificiel se digère plus lentement, le bébé réclame donc moins souvent. Les seins, moins stimulés, sécrètent moins de lait, le bébé n'a donc rapidement plus son compte, on augmente le nombre de biberons de complément, etc…

La bonne position de l'enfant

Savoir bien positionner le bébé au sein est la seule solution valable pour éviter les crevasses : son estomac doit être plaqué contre celui de sa mère, il ne doit pas tourner le cou pour attraper le mamelon. Il doit ouvrir grand sa bouche pour prendre le mamelon et l'aréole le plus loin possible.

Une information de qualité

En cas de problème, s'adresser à une personne réellement formée à l'allaitement maternel ou appeler une association de soutien à l'allaitement, telle La Leche League.

Alors…

Une fois surmontées les difficultés des premières semaines, grâce au respect de ces différentes règles d'or, tout va beaucoup mieux, chaque mère se sent devenir une experte, et prend tout à fait confiance en elle.

La sécrétion lactée devient alors un phénomène quasiment mécanique. C'est bébé qui réellement " fabrique " son lait, sa demande rythmée réglant le volume excrété à chaque tétée. Les seins retournent à leur volume antérieur à la grossesse car l'engorgement (ou trop-plein) de lait cesse.

L'enfant et la mère entrent alors dans le " jardin des délices " qui peut durer aussi longtemps qu'ils le souhaitent, permettant la construction d'un lien charnel et sensuel unique entre une mère et son enfant, favorisant ainsi la création du lien psychologique qui les unit.

Les données chiffrées

Monde

Si de nombreux bébés sont allaités dans le monde et généralement pour de longues durées, les allaitements exclusifs sont souvent rares : on estime que seulement 35 % des bébés de moins de 4 mois ne reçoivent que du lait maternel.

Ainsi, en Asie Centrale, où 70% des bébés de 12 mois sont encore allaités, plus de la moitié des bébés ont reçu avant l'âge de 3 mois d'autres aliments. En Uzbekistan, en 1996, si 96,7% des bébés de 3 mois sont allaités, seuls 4% de ces bébés ne reçoivent que le lait de leur mère.

L'Asie du Sud-Est est la région du monde où les allaitements exclusifs sont les plus fréquents, avec 1 bébé sur 2 exclusivement allaité entre 0 et 4 mois. C'est également la région du monde où les enfants sont allaités le plus longtemps puisque la durée médiane* d'allaitement y est de 25 mois.
* durée médiane : durée pour laquelle 50 % des enfants sont encore allaités.

En Afrique, malgré une durée médiane de 21 mois -soit 1 bébé africain sur 2 encore allaité à cet âge-, on considère que seulement 1 bébé sur 4 de moins de 4 mois est allaité exclusivement, selon les recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé.

En Algérie, pratiquement tous le nouveau-nés sont allaités, 50% sont allaités à 1 an et 25% des enfants de 20 à 30 mois tètent encore. Mais dans 50% des cas, le biberon est utilisé.

Dans les Amériques, le taux d'allaitement exclusif jusqu'à 4 mois est de 34 %. La durée médiane d'allaitement est de 10 mois.

Europe

De nombreux pays européens affichent des taux d'allaitement à la naissance égaux ou supérieurs à 90% : le Danemark, la Suède, la Norvège, la Suisse, la Roumanie, la Turquie et la Pologne.

En Grande-Bretagne, 69% des bébés sont allaités, 56% sont allaités à 1 semaine, 25% à 4 mois.

En Allemagne, 85% des mères débutent un allaitement (mixte pour les 2/3), 30% des mères arrêtent après 1 mois. Elles sont 95% à souhaiter allaiter.

L'Irlande est lanterne rouge, juste derrière la France, avec un taux d'allaitement à la naissance de 34% en 1997.

Les pays nordiques : des exemples à suivre

Depuis la fin de la guerre mondiale, les taux d'allaitement maternel en Suède, comme en Norvège ont décrits une courbe en " U " spectaculaire, avec un minimum vers 1972-1973, où, en Suède, seuls 30% des bébés étaient exclusivement allaités à 2 mois.
En 1995, en Suède, 94,4% des bébés y sont allaités à la naissance et 70% le sont encore exclusivement à 6 mois.
En 1997, en Norvège, 98% des bébés sont allaités à la naissance, 86 % à 3 mois, 68% à 6 mois et 42 % à 9 mois.
Les facteurs qui expliquent ces hausses sont, entre autres, la mise en place, dès 1993 de l'Initiative Hôpital Ami des Bébés, et l'interdiction de toute promotion et publicité des laits de substitution

France

Le taux d'allaitement à la naissance progresse chaque année, lentement mais régulièrement : 45,6 % en 95 - 46,4 % en 96 - 48,8 % en 97 - 50 % en 99 - 52,3 % en 2000
Un peu plus d'1 enfant sur 2 est désormais allaité par sa mère à la maternité
Le département ayant le taux le plus haut est Paris avec 68,9 %
Le département ayant le taux le plus bas est l'Allier avec 33,6 %
Il n'y a pas d'étude nationale sur la durée des allaitements
Selon les taux d'allaitement à 9 mois, connus dans quelques départements seulement, les taux d'allaitement diminueraient, en moyenne, de moitié en 10 semaines
Les mères qui décident d'allaiter sont citadines, primipares, ont un niveau d'étude supérieur ou égal au bac, ont une activité professionnelle, et leur enfant est suivi par un pédiatre
Les mères qui allaitent au-delà de 8 semaines accouchent en ville, sont âgées de plus de 30 ans et ont au moins deux enfants

Un sondage mené par l'Institut des Mamans en 2002 révèle la réalité française de l'allaitement

Parmi les mamans qui ont allaité :
14,8 % l'ont fait durant moins d'un mois 28,6 % l'ont fait entre 1 et 3 mois
31,3 % l'ont fait entre 3 et 6 mois 22,5 % l'ont fait entre 6 mois et 1 an

Donc, parmi les bébés allaités à la naissance :
85% l'étaient encore à 1 mois 56,5 % l'étaient encore à 3 mois

Rapporté à l'ensemble des bébés nés en 2001, cela donne :
46,3 % des bébés allaités à 1 mois 30 % à 3 mois
69 % des mamans disent avoir interrompu l'allaitement plus tôt qu'elles ne le souhaitaient

Enfin, d'après les mamans, près de 89 % des papas seraient favorables ou très favorables à l'allaitement

Les deux causes principales de l'arrêt de l'allaitement sont le manque de lait pour 32,3 % et la reprise du travail pour 23,2 %

Les initiatives internationales

Les nouvelles recommandations sur la durée de l'allaitement exclusif

54ième Assemblée Mondiale de la Santé

Une commission scientifique de l'OMS a passé en revue la littérature portant sur la durée optimale d'allaitement exclusif (plus de 3000 références), en matière de croissance infantile, de morbidité, de statut pour le fer, de prévalence des pathologies atopiques, et du développement neurologique de l'enfant ; la perte de poids chez la mère et la durée de l'aménorrhée lactationnelle ont aussi été prises en compte.

Cette commission a conclu que l'allaitement exclusif pendant 6 mois (au lieu de " 4 à 6 mois " dans les précédentes recommandations) présente divers avantages pour l'enfant et la mère.

En pratique, les experts consultés recommandaient donc la poursuite de l'allaitement exclusif jusqu'à l'âge de 6 mois, l'allaitement étant poursuivi par la suite, parallèlement à l'introduction d'autres aliments de bonne valeur nutritionnelle.

Les mères qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas allaiter exclusivement jusqu'à 6 mois seront conseillées afin que leur enfant reçoive une alimentation aussi bonne que possible…
Ces nouvelles recommandations devaient être mises au vote lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé de mai 2001.

Les fabricants d'aliments pour nourrissons ont immédiatement réagi en demandant que des modifications et aménagements soient apportées à ces recommandations.

En dépit de cette opposition, et grâce au soutien et à la réflexion des organisations de promotion de l'allaitement, les nouvelles recommandations de l'OMS ont été votées le 16 mai 2001 par l'Assemblée Mondiale de la Santé.

Le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel

A été adopté en 1981, lors de l'Assemblée Mondiale de la Santé, par 118 pays

Ce Code est un compromis, résultant de négociations entre Responsables de santé, Fabricants et Consommateurs. Il propose une réglementation minimum que chaque législateur national peut renforcer s'il le souhaite.

Ce Code est un code de commercialisation, et non un code de bonne conduite. Ce n'est pas une promesse de limiter la promotion, mais une série de règles précises qui stipulent les conditions de vente et d'activités commerciales.

Ce Code s'applique à tous les substituts du lait maternel, et non pas uniquement aux préparations pour nourrissons, comme le voulaient les fabricants. Pendant la période d'allaitement exclusif (4 à 6 mois), tout aliment ou boisson est concerné par le Code, et après 4 à 6 mois, seuls le sont les aliments utilisés pour remplacer le lait maternel, soit en France, les préparations de suite. Le Code s'étend également aux biberons et tétines.

Le Code n'est pas une fin en soi, c'est un instrument pour la protection de l'allaitement maternel.

Ce que le Code (et les résolutions ultérieures) INTERDISENT
· la fourniture gratuite de laits pour bébés aux hôpitaux
· la promotion des aliments pour bébés auprès du public ou des agents de santé
· l'utilisation d'images de bébés sur les étiquettes de laits pour bébé, biberons, tétines
· le don de cadeaux aux mères ou aux professionnels de santé
· le don d'échantillons aux parents
· la promotion des aliments ou boissons pour bébé de moins de six mois
· la vente de produits dont l'étiquette n'est pas dans la langue du lieu de vente
· les étiquettes ne contenant pas de mise en garde concernant la santé

Un nourrisson meurt inutilement toutes les 30 secondes.
Des millions d'autres bébés deviennent malades et le coût de l'importation des laits pour nourrissons -qui peut représenter la moitié du PNB par habitant- appauvrit des populations qui sont déjà défavorisées, affectant des familles entières, ainsi que l'économie de ces pays.

" 1 million et demi de vies pourraient être sauvées chaque année en contrant le déclin de l'allaitement maternel " selon l'Unicef.

Vaste marché que celui de l'alimentation infantile…
Le marché de la diététique infantile représentait 3,2 milliards de francs en 93. Progression : + 10,3 % en 92, + 5,6 % en 93.
Le marché des laits infantiles représentaient 1,2 milliards de francs en 93.
Nestlé + Danone = 60 % du marché des laits infantiles.

Un Code régulièrement violé :

Cracking the Code, est le rapport d'une étude, conduite par l'IGBM, Groupe Inter-agences pour la surveillance de l'Allaitement Maternel, d'août à octobre 1996 en Afrique du Sud, au Bangladesh, en Pologne et en Thaïlande.
Dans chaque pays, des entretiens ont été menés avec 800 jeunes mères, ou futures mères, et 120 agents de santé, dans 40 établissements.
Il est apparu, qu'entre autres violations du Code, les fabricants ont :
. diffusé des tracts commerciaux présentant les aliments pour nourrissons comme préférables au lait maternel,
. distribué gratuitement leurs produits aux maternités des hôpitaux,
. distribué gratuitement leur produits aux mères, dans des proportions variant d'1 sur 4 (mères interrogées) en Thaïlande, à 1 sur 12 en Pologne.

Une autre étude a été menée en 2003 au Togo et au Burkina Faso.
Dans ces deux pays la mortalité infantile est l'une des plus élevée au monde (25% des décès infantiles survenant tous les ans au Togo et 11% des décès survenant au Burkina Faso sont en rapport avec une pratique inadéquate d'allaitement).
Cette enquête menée auprès de 43 services (11 au Togo et 32 au Burkina Faso), 66 points de vente (pharmacies et supermarchés), 186 professionnels de santé (médecins, sages-femmes, infirmières) et 105 mères d'un enfant âgé de moins de 5 mois, a dévoilé de nombreuses violations du Code :
. fourniture gratuite de lait industriel aux hôpitaux
. distribution d'échantillons gratuits
. don de cadeaux portant le nom d'un fabricant d'aliments pour enfants au personnel des hôpitaux
. distribution de documents "d'information" ne mentionnant pas la supériorité de l'allaitement, et ne mentionnant aucun des risques liés au non-allaitement, véhiculant l'idée selon laquelle les laits industriels étaient d'aussi bonne qualité que le lait maternel, et contenant des publicités pour les laits industriels.
. mise sur le marché de produits dont l'étiquetage viole au moins un des points du Code.

En conclusion, on peut dire que le Code n'est pas respecté, les violations étant similaires dans ces 2 pays. Il est évident que les fabricants de lait industriel utilisent le système de santé pour promouvoir ses produits, et pour obtenir que les mères obtiennent des échantillons gratuits. Les violations sur les mentions qui doivent apparaître sur les emballages des substituts du lait maternel sont fréquentes et atteignent directement les mères.

La France et le Code :

La France a transcrit la Directive Européenne de mai 1992 par :
- l'arrêté du 11 janvier 94 sur la composition et l'étiquetage des substituts du lait maternel qui proscrit notamment les appellations " maternisées " et " humanisé "
- la loi du 4 juin 94 interdisant la publicité pour les laits pour nourrissons
- le décret d'application du 30 juillet 98 interdisant toute publicité et promotion des laits 1ier âge ainsi que le don d'échantillons

Mais la France ignore certaines parties du Code
Dans la loi du 3 juin 94, ne sont concernés que les préparations pour nourrissons, c'est à dire " les denrées alimentaires destinées à l'alimentation des enfants jusqu'à l'âge de 4 mois accomplis et présentées comme répondant à elles seules à l'ensemble des besoins nutritionnels de ceux-ci ".
Sont donc exclus les préparations de suite (laits deuxième âge), les autres aliments ou boissons pouvant être donnés à un bébé de moins de 4 mois (et à fortiori plus grand) tel que les farines, jus de fruit et les tétines et biberons, contrairement aux articles 2 et 3 du Code.

Autre élément : les relations entre professionnels de santé et industrie alimentaire infantile ne sont pas traitées, contrairement aux articles 6 et 7 du Code et à la résolution WHA49.15. Or, en France, de nombreuses manifestations (congrès, publications médicales, recherches) sont soutenues par cette industrie.

La déclaration d'Innocenti

A été élaborée et adoptée par 32 pays participants à la réunion OMS / Unicef sur : " L'allaitement maternel dans les années 90 : une initiative mondiale "

Cette déclaration fixait pour objectif que chaque gouvernement ait, d'ici 1995:

" Désigné un coordinateur national et créé un comité national multisectoriel pour la promotion de l'allaitement maternel "

La France n'a fait ni l'un, ni l'autre, à ce jour.

" Fait en sorte que chaque établissement assurant les prestations de maternité respecte pleinement les Dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel énoncées dans la déclaration conjointe de l'OMS et de l'Unicef, intitulée " Protection, encouragement et soutien de l'allaitement maternel : le rôle spécial des services liés à la maternité " "

A ce jour, seulement deux établissement français ont obtenu, en 2000 et 2002, le label " Hôpital, ami des bébés " mis en place par l'Unicef en 1992, décerné aux maternités qui observent les " Dix conditions pour le succès de l'allaitement maternel ".

" Pris des mesures pour mettre en œuvre intégralement les principes et l'objectif de tous les articles du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel, et les résolutions pertinentes adoptées ultérieurement par l'Assemblée mondiale de la santé. "

La France a finalement fait paraître le 30 juillet 1998 un décret, introduisant ainsi enfin dans la loi française, 17 ans après sa ratification au niveau international, l'interdiction de toute publicité et promotion des laits 1ier âge, ainsi que le don d'échantillons.

" Promulgué des lois novatrices protégeant le droit des femmes qui travaillent, d'allaiter leur enfant et adopté des mesures pour assurer leur application. "

Aucune loi favorisant l'allaitement maternel au travail n'a été promulguée, ni même déposée.

L'IHAB ou Initiative Hôpital Ami des Bébés

A été mise en place par l'OMS et l'Unicef en 1991 lors d'une réunion de l'Association Internationale de Pédiatrie, à Ankara

Après avoir constaté que le contact entre les mères et les agents de santé, au cours de la grossesse et durant les premiers jours du post-partum, entraînait une baisse du nombre des bébés allaités au sein, l'OMS et l'Unicef se sont adressées au personnel des maternités dans une " Déclaration conjointe " en 1989, donnant ainsi des repères qui permettent d'assurer un environnement favorable aux mères allaitant leur bébé

Pour encourager les services de maternité du monde entier à mettre en application les 10 conditions énoncées dans la " Déclaration conjointe ", l'OMS et l'Unicef lancèrent 2 ans plus tard l'Initiative " Hôpital, Ami des Bébés "

Pour obtenir ce label, les maternités doivent d'abord procéder à leur auto-évaluation d'après des dossiers fournis, puis programmer une formation complémentaire si nécessaire, et enfin, se faire évaluer par des experts désignés par l'Autorité Nationale pour l'Initiative (inexistante en France)

Les maternités qui suivent les 10 recommandations et qui s'engagent à ne pas distribuer d'échantillons ni de stocks gratuits ou à bas prix de substituts du lait maternel, reçoivent le label " Hôpital Ami des Bébés ", concrétisé par une plaque apposée à la porte d'entrée de l'établissement.

Les 10 conditions pour le succès de l'allaitement maternel :

1 - Adopter une politique d'allaitement maternel formulée par écrit
2 - Donner à tous les membres du personnel soignant les compétences nécessaires pour mettre en œuvre cette politique
3 - Informer toutes les femmes enceintes des avantages de l'allaitement maternel
4 - Aider les mères à commencer d'allaiter leur enfant dans la demi-heure suivant la naissance
5 - Indiquer aux mères comment pratiquer l'allaitement au sein et comment entretenir la lactation même si elles se trouvent séparées de leur nourrisson
6 - Ne donner aux nouveau-nés aucun aliment ni aucune boisson autre que le lait maternel, sauf indication médicale
7 - Laisser l'enfant avec sa mère, 24 heures par jour
8 - Encourager l'allaitement au sein à la demande de l'enfant
9 - Ne pas donner aux enfants nourris au sein aucune tétine artificielle ou sucette
10 - Encourager la constitution d'associations de soutien à l'allaitement maternel et leur adresser les mères dès leur sortie de l'établissement

Les chiffres en mars 99

Pays Nombre Evolution
Allemagne 10 + 3
Australie 12 + 10
Autriche 7 + 4
Corée 11 + 4
Danemark 8 + 6
Espagne 4 + 2
Etats-Unis 17 + 6
Finlande 2 + 1
France 0
Japon 8
Norvège 35
Pays bas 4
Royaume Uni 8
Suède 64 + 4
Suisse 21
TOTAL 211 + 40

Dans le Monde :

15 000 Hôpitaux Amis des Bébés
Le nombre d'HAB a augmenté de 10 % en 98
127 pays ont au moins un HAB, soit 2 pays sur 3
+ de 90 % des maternités sont " Amis des bébés " dans ces pays : Namibie, Côte d'Ivoire, Erythrée, Iran, Oman, Tunisie, Suède, Syrie et aux Comores.

Dans les pays industrialisés :

Le nombre d'HAB a augmenté de 20 %
1 pays sur 2 a au moins un HAB
Les maternisés labellisées représentent 15 % du nombre total d'HAB dans le monde

En France

La France n'a désigné qu'en décembre 2000 son 1ier Hôpital Ami des Bébés à Lons-le-Saunier dans le Jura.
En mai 2002, la maternité St Jean à Roubaix a été le deuxième établissement labellisé

La Convention relative aux droits de l'enfant

L'article 24 stipule :
" Les Etats parties… prennent les mesures appropriées pour : Faire en sorte que tous les groupes de la société, en particulier les parents et les enfants, reçoivent une information sur la santé et la nutrition de l'enfant, les avantages de l'allaitement au sein… et bénéficient d'une aide leur permettant de mettre à profit cette information. "

Février 2003 : un pas de géant a été franchi en France avec la publication par l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Evaluation en Santé des premières " Recommandations sur l'allaitement maternel, mise en œuvre et poursuite au cours des six premiers mois de vie de l'enfant "

L'ANAES est l'organisme public chargé notamment d'établir " l'état des connaissances en matière de stratégies diagnostiques et thérapeutiques en médecine, et de contribuer à l'amélioration de la qualité et de la sécurité des soins à l'hôpital et en médecine libérale ".

Pour ce faire, elle s'appuie sur " l'analyse rigoureuse de la littérature scientifique et sur l'avis des professionnels de santé ".

Ces recommandations incitent entre autres les maternités à changer leurs pratiques en se fondant sur tout ou parie des " 10 conditions " OMS/Unicef dans le cadre de l'Initiative Hôpitaux Amis des Bébés.
Extraits choisis :

" L'allaitement maternel exclusif est le mode d'alimentation le plus approprié pour le nourrisson jusqu'à six mois. Il lui assure une croissance et un développement optimaux. "

" L'allaitement exclusif protège le nouveau-né des infections gastro-intestinales et des infections ORL et respiratoires. L'effet protecteur de l'allaitement maternel dépend de sa durée et de son exclusivité. "

" La poursuite de l'allaitement exclusif pendant 6 mois par rapport à une durée de 3 à 4 mois permet un développement optimal des nourrissons et doit donc être encouragée. "

" Les raisons médicales qui contre-indiquent l'allaitement maternel sont exceptionnelles. "

" Le passage lacté de la nicotine étant prouvé, il faut encourager les mères à arrêter de fumer. Mais de toute façon, l'allaitement reste le meilleur choix. "

" Les soins essentiels au nouveau-né seront effectués après une période de contact prolongée et ininterrompue (…) Après la naissance, la première tétée est favorisée par ce contact intime. "

" La proximité de la mère et de l'enfant 24 heures sur 24 favorise l'allaitement à la demande, facilite l'allaitement la nuit et limite le risque de recours à un substitut de lait."

" Il n'y a aucun avantage démontré à réduire le nombre et la durée des tétées, ni à fixer un intervalle minimum entre deux tétées. "

" Seul l'allaitement à la demande permet au nourrisson de réguler ses besoins nutritionnels. La plupart des nourrissons allaités ont besoin de téter fréquemment, y compris la nuit (souvent davantage que les 6 à 7 tétées préconisées habituellement). "

" L'incapacité anatomique ou physiologique à produire suffisamment de lait est très rare. (...) Le plus souvent, l'insuffisance de lait est la conséquence d'une conduite inappropriée de l'allaitement. "

" Il n'y a pas lieu de donner des compléments (eau, eau sucrée, substitut de lait) à un nouveau-né allaité exclusivement. L'introduction de compléments perturbe le bon déroulement de l'allaitement maternel et entraîne un sevrage plus précoce. "

" Toute forme de soutien proposé à la sortie de la maternité diminue le risque d'arrêt de l'allaitement exclusif avant 6 mois. "

" Les effets bénéfiques de l'allaitement maternel sont largement supérieurs aux éventuels effets des dioxines qui passent dans le lait maternel. "

" De nombreux médicaments peuvent être administrés sans risque à une femme qui allaite. "

" L'introduction de compléments entre 4 et 6 mois en plus de la poursuite de l'allaitement conduit à un excès de risque significatif de gastro-entérite et doit donc être déconseillée car n'apportant aucun bénéfice pour la croissance et le développement de l'enfant. "

" La reprise du travail, des activités ou du sport ne doit pas être un obstacle à la poursuite de l'allaitement. Cette possibilité de concilier reprise d'activités et allaitement doit être envisagée avec chaque mère. "

" L'action des mères ayant allaité avec succès, formées à la conduite de l'allaitement et supervisées, renforce la décision des femmes qui ont décidé d'allaiter et les aide à réaliser effectivement cet allaitement. "

" La plupart des difficultés de l'allaitement maternel peuvent être prévenues et ne doivent pas entraîner systématiquement l'arrêt de l'allaitement. "

" La prévention de l'engorgement repose sur des tétées précoces, sans restriction de leur fréquence et de leur durée. "

" La méthode de l'allaitement maternel et de l'aménorrhée (MAMA) est une méthode naturelle de contraception pendant les six premiers mois ou au moins jusqu'au retour de couches. Elle suppose un allaitement exclusif à la demande jour et nuit et la persistance d'une aménorrhée (absence de règles). Dans ces conditions le taux de grossesse observé est inférieur à 2 %. "

Deux mode d'alimentation très différents

Le lait maternel :

Constitue l'apport énergétique et nutritif parfait du nourrisson
Apporte de nombreux éléments de lutte contre les maladies (anticorps, immunoglobulines, …) et stimule l'immunité
Permet le développement particulièrement rapide et important du cerveau du bébé grâce à son taux élevé en lactose et en acides gras polyinsaturés à longue chaîne
Transmet l'information de croissance adaptée à l'espèce humaine par le message contenu dans ses protéines spécifiques
S'adapte continuellement aux besoins en constante évolution du bébé
Change de goût selon l'alimentation de la mère, ce qui initie l'enfant au goût des aliments
Etanche d'abord la soif, puis la faim avec un lait d'abord aqueux puis de plus en plus gras, à chaque tétée
Constitue un lien unique entre une mère et son enfant
Est très pratique, ne nécessitant aucune préparation, ni achat
Est toujours disponible, à la bonne température, prêt à être servi
Est très bon marché
Est écologique, sans aucune nuisance à l'environnement

Le lait de substitution :

Est préparé à partir de lait de vache, adapté aux besoins spécifiques de cette espèce, or, le veau est fait pour doubler son poids de naissance en 2 mois (le bébé en 6 mois), alors que son cerveau croît 2 fois moins vite que celui de bébé
A une composition unique et invariante, au goût monotone
Ne contient aucun facteur de défense contre les maladies
Impose des règles strictes pour sa préparation, afin de limiter les contaminations et les erreurs de dosage
Est coûteux : 4 à 5 000 F en 1 an, en lait, eau, biberons, tétines, stérilisation, électricité, somme à laquelle il faut ajouter plus de 7 000 F par an de frais de santé supplémentaires, à la charge des familles
Représente une dépense pour la Sécurité Sociale évaluée à 750 millions en 1994 -hors cancers du sein dont l'économie, de l'ordre de ? milliards n'est pas calculable-
Cause la mort d' 1 500 000 enfants du tiers-monde, chaque année
Serait aussi responsable du décès d'environ 4 bébés sur 1000 dans les pays industrialisés
Contribue à la pollution de l'environnement en raison de sa production en usine, du transport et du traitement des déchets qu'il occasionne
Le lait de soja n'est pas la panacée
Le lait de vache non modifié est déconseillé avant l'âge d'un an

Le lait maternel ne coûte presque rien :

Une légère augmentation de l'alimentation maternelle est à prévoir
Des coussinets d'allaitement (jetables ou lavables) seront utiles durant les premières semaines
Le coût global de l'allaitement maternel exclusif est évalué à 137,20 Euros pour 6 mois

En revanche, le recours au lait de substitution revient cher aux familles :

L'alimentation au lait industriel coûte 5 fois plus cher que l'allaitement

Selon leur niveau économique, les parents consacreront entre 1,4 et 14 % de leurs ressources annuelles à l'alimentation au lait industriel, contre 0,3 à 3 % pour l'allaitement

Selon une étude menée en 1996, l'achat de lait infantile, de biberons, de tétines, d'eau minérale et de produits de stérilisation coûte environ 650,20 Euros pour la première année

A cette somme, il faut ajouter 1 068 Euros de frais de santé supplémentaires supportés par les familles

Et revient cher aux sociétés :

En terme de dépenses de santé ambulatoires (en médecine de ville), chaque tranche de 5% d'allaitement maternel supplémentaire permettrait une économie de 2,67 millions d'Euros par an

En diminution des hospitalisations, cela représenterait une économie de 9,90 millions d'Euros par an, au bas mot, 20 % des hospitalisations étant évitées avec l'allaitement maternel

L'abaissement de 10 % seulement des diabètes insulino-dépendants représenteraient une économie de 747 000 Euros

Un taux d'allaitement de 67% réduirait le coût des affections maternelles post-partum de 1,37 millions d'Euros et éviterait quelques 3 097 cas de cancer du sein qui correspondent à une économie de 25,10 millions d'Euros

85% du coût de l'alimentation au lait infantile étant taxée à 5,5 %, la perte en gain de TVA pour l'Etat est estimée à 9,75 millions d'Euros par rapport à un taux d'allaitement de 33 % à 6 mois, et à 23,47 millions d'Euros par rapport à un taux d'allaitement de 67 % à 6 mois, les femmes qui allaitent ayant plus d'argent à dépenser en biens de consommation généralement taxés à 19,6 %

Pour certains pays importateurs de lait infantile (ce qui n'est pas le cas de la France puisque le 2ème industriel du secteur est Français), le coût peut dépasser 50 % du PNB

Le lait maternel est écologique car il :

Passe directement du producteur au consommateur
Ne nécessite aucune préparation, ni stérilisation
N'a pas besoin d'être chauffé, donc pas de gaspillage d'énergie
N'a pas besoin d'être dilué, donc pas de gaspillage d'eau
Ne produit aucun déchet

En revanche, le recours au lait de substitution contribue à la pollution de l'environnement car :

L'industrie laitière, nécessaire à la mise au point des laits infantiles, contribue au gaspillage du sol et des ressources, les fertilisants utilisés pour la culture du fourrage pénétrant les sols et polluant les rivières et les eaux souterraines

Les vaches ont besoin d'environ 10 000 m2 de pâturage chacune. Au Mexique, par exemple, un kilo de préparation lactée coûte 12,5 m2 de forêt pluviale

Les vaches à l'origine du lait polluent en raison du méthane qu'elles produisent, qui se classe au second rang parmi les gaz qui contribuent à l'effet de serre et au réchauffement de l'atmosphère

Le transport en camion du lait vers les usines de transformation puis des boîtes de lait vers les lieux de vente polluent en produisant des gaz à effets de serre

La production en usine des laits infantiles génère des dioxines qui se retrouvent ensuite à tous les niveaux de la chaîne alimentaire

Les laits infantiles doivent être dilués et gaspillent donc de l'eau qui devient une ressource à protéger

Les laits infantiles doivent être chauffés, ce qui gaspille de l'énergie (électricité ou gaz dans les pays riches, bois de chauffage dans les pays en voie de développement, contribuant ainsi à la déforestation)

Leur utilisation génère annuellement de nombreux déchets : boîtes en métal, papier, biberons en plastique, tétines en silicone ou caoutchouc. Rien qu'aux Etats-Unis, si tous les nouveau-nés étaient nourris au lait industriel, il faudrait 86 000 tonnes de fer blanc pour faire 550 millions de boîtes de lait, et 1 230 tonnes de papier pour les étiqueter

L'élimination des emballages génère à nouveau des dioxines qui se retrouvent à nouveau dans la chaîne alimentaire

Faut-il ou ne faut-il pas allaiter, quand le lait maternel est susceptible de contenir des polluants ?

En tenant compte de l'ensemble des connaissances disponibles actuellement, plusieurs organisations ont répondu à cette question :

L'OMS a entamé une série de réunions conviant les spécialistes en toxicologie à établir des recommandations en matière de consommation fortuite de produits toxiques. En mai 1998 les nouvelles recommandations générales étaient diffusées : l'OMS conseille toujours aux mères d'allaiter leur bébé, dans toutes les situations (sauf exception, mais la présence de polluants industriels dans le lait maternel n'est pas une de ces exceptions).

Les deux rapports français de l'AFFSA et de l'InVS soulignent que la valeur du seuil maximal d'exposition aux dioxines énoncée par l'OMS correspond à une exposition chronique, c'est-à-dire à un apport journalier durant la vie entière, d'un adulte pesant 60 kg. Ils reprennent les recommandations de l'OMS en soulignant les effets bénéfiques de l'allaitement maternel.

Greenpeace a publié en mai 2001 un rapport Toxic-free future, Time to act ! qui reprend certains de ces résultats, et insiste sur l'intérêt de l'allaitement maternel qui ne doit pas être abandonné.

Un rapport publié par WWF fait le point sur les contaminants présents dans le lait maternel. Il indique clairement que le lait maternel reste préférable aux laits industriels, mais insiste également sur l'intérêt pour l'être humain (et tout particulièrement pour les fœtus et nourrissons) de limiter l'absorption de ces polluants dont les effets ne sont pas tous connus à long terme (voir leur site internet : http://www.wwf.org.uk).

En janvier 2002 l'Alliance Mondiale pour l'Allaitement Maternel (WABA) a lancé un appel à soutien conjoint avec le Réseau International pour l'Elimination des Polluants Organiques Persistants (IPEN) pour sensibiliser le public et les organismes chargées de santé publique sur cette question, et assurer une nouvelle fois que les bénéfices certains de l'allaitement maternel dépassaient largement les effets néfastes possibles d'une ingestion précoce de polluants. Ils appellent également pouvoirs publics et industries concernées à mettre en œuvre toutes les actions possibles pour diminuer l'émission puis l'ingestion par les humains des Polluants Organiques Persistants.

Pourtant, la présence de dioxine dans le lait maternel fait périodiquement la une des médias.
Or, les médias apprécient les informations sensationnelles qui suscitent facilement l'intérêt des lecteurs potentiels.
Cependant, les nombreuses études qui démontrent les effets néfastes des substituts du lait maternel sont curieusement très rarement reprises par ces médias. Au contraire, les inquiétudes à propos de l'ingestion par les nourrissons de lait maternel contenant des polluants, sont très rapidement reprises.

La balance entre informations inquiétantes concernant la consommation des substituts d'un côté, et d'autres concernant la consommation de lait maternel pollué d'un autre côté, penche donc en défaveur de l'allaitement maternel. Une explication pourrait être le soutien financier de nombreux médias par l'industrie alimentaire infantile, par l'intermédiaire des publicités publiées.

En conclusion :

· Notre environnement est pollué par les sous-produits de l'industrie parfois toxiques. Nous devons rester vigilants pour préserver notre milieu de vie de ces toxiques.

· L'allaitement maternel est un élément déterminant pour la croissance et le développement optimal des enfants. Cet aliment vivant doit être préserver à tout prix, entre autres en éliminant au maximum les polluants qui peuvent le contaminer, mais également par une politique de soutien active auprès des mères.

· Les rapports alarmistes des organisations de protection de l'environnement sont parfois repris sans discernement par les médias français. Pourtant toutes ces organisations aujourd'hui reconnaissent que le lait maternel reste l'aliment de choix pour le jeune enfant : malheureusement, les médias oublient trop souvent cette conclusion, et ne retiennent que les éléments sensationnels de ces rapports.

Allaiter et travailler

De plus en plus…

Les femmes ont une activité professionnelle et veulent la conserver
Les environnements familiaux évoluent (familles nucléaires, recomposées ou monoparentales)
Le travail prend des formes variées (temps partiel, travail à domicile, horaires flexibles et irréguliers, etc…)

Or, nous savons maintenant que :

La grossesse, l'accouchement, mais aussi l'allaitement font partie intégrante de la vie des femmes
L'allaitement exclusif d'au moins 6 mois est primordial pour la santé de l'enfant, comme de sa mère, y compris dans les pays industrialisés
Des solutions existent pour maintenir l'allaitement tout en travaillant, le dépliant ci-contre est à votre disposition

En conséquence, les revendications de L'Alliance Mondiale de l'Allaitement Maternel (WABA) sont :

De porter à 6 mois la durée totale du congé maternité au lieu de 16 semaines actuellement
Des pauses d'allaitement de 2 heures quotidiennes au lieu d'1 actuellement